Desafiando Rio Rhône


Partindo de Genebra à Port- saint- Louis- Du Rhône

Pierre Passot - Início da
aventura.
Domingo, 3 de abril de 1977 Pierre Passot entrou nas águas frias à Vouvry, algumas dezenas de kilometros antes do Lago Léman na Suíça. Seu desafio era superar os quase 700 km que liga o Rhône, da Suíça, até o Mar Mediterrâneo, em Marseille, França. Temperatura da água, 6 graus centigrados no inicio desta aventura e 11 graus na sua chegada. Um homem determinado. Mas, os ventos de 70 km por hora  e a corrente marítima persistiram durante 8 horas e o nadador decidiu recomeçar somente no dia seguinte. Graças a sua paixão e seu engajamento pessoal este será um “teste” para a operação que se realizara mais tarde, como “naufrago voluntario” do projeto ARGOS, em outro momento, no alto mar que devera acontecer a partir de Marseille. Mas este será um próximo desafio. 
Pierre Passot - Preparativos
para mais um desafio!
Assim, no dia 4 de abril de 1977 Pierre Passot vestindo uma roupa de mergulho clássico, da marca sporasub em neoprene 6 mm, e com  nadadeiras em fibra de vidro especialmente estudadas por Hugues Dessault para a ocasião partiu rumo à sua aventura.  Desafiando as condições atmosféricas, porem com toda segurança.
Ate Lyon, tudo correu as mil maravilhas, apesar do frio, da neve, do vento e da chuva. A partir de Lyon, Pierre Passot descobriu um Rio pleno de poluição e de esgotos, Um triste espetáculo, em que ele teve de concentrar toda a sua energia e força de vontade para continuar.
No dia 11 de abril em boa forma física e moral ele chegou ao fim depois de nadar dia e noite em meio a uma natureza surpreendente, sem praticamente se repousar e alimentando-se de açúcar, pedaços de chocolates e leite condensado a cada 45 minutos.
Neste ano de 1977 Pierre Passot ganhou duas vezes o campeonato da França.
1-      Descendo o Rhône  450 km, de Mâcon- Port Saint Louis Du Rhône.
2-      Descendo o Rhône  700 km,  de Genebra, na Suiça à Port Saint Louis Du Rhône

Pierre Passot, 1977 - Lago Léman - Suiça.

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Le Rhône
entre deux eaux
De Genève à Port-Saint-Louis,


le tragique itinéraire d'un fleuve massacré, raconté par un nageur solitaire
La nuit est presque claire. Là-bas, sur la droite, à cinquante, cent mètres, on aperçoit
une masse plus sombre, rectiligne. C'est la digue. Un coup d'oeil à gauche : c'est le même spectacle. Il y a des kilomètres et des kilomètres que le Rhône est prisonnier du béton. Aligné au cordeau du « gabarit européen ». Tous les jours un peu plus, on transforme ce fleuve à foucades en canal sans histoire. Là où il n'y a pas encore de béton, le fleuve n'est que boue : c'est la faute des camions — « gros comme
des maisons » — des bulls, des grues qui préparent au Rhône son lit de béton. Il y a
quelques heures, le soleil était encore là ; Pierre Passot a pensé : « C'est fabuleux, le matériel qu'on emploie pour détruire la campagne. »
Pendant quelques instants, il a rêvé devant ces monstres technologiques au travail. Quand ils en auront terminé, il n'y aura plus un brin d'herbe sur la rive du fleuve mais les gens des bas quartierà d'Avignon n'auront plus les pieds dans l'cau à la première saute d'humeur du fleuve. Et puis, il s'est remis à propulser la boue avec ses longues palmes aux pales en plastique orange. Il s'est dit, une fois de plus
« Après Arles, ça ira mieux. » Et Pierre Passot nage, nage. Avec la nuit, les murs en béton s'estompent. De temps à autre, il entend un bouillonnement là-bas.  Quelques secondes et une ombre noire apparaît, défile, disparaît. Encore une bouée avalée par la nuit. Nage, nage. Là-bas, devant, Pierre Passot distingue vaguement le canot pneumatique où somnole Maurice Dessemond, le journaliste qui l'accompagne dans cette aventure qui n'en finit pas. L'homme dans le canot a froid, il a sommeil en dépit de cette humidité qui poisse tout. Passot, lui, nage. Il n'a ni froid ni sommeil. Dans sa combinaison en néoprène, la température est toujours la même. Et l'eau est plus chaude que l'air ambiant. Chocolat plus sucre. Avant-hier, il a neigé. Il a même gelé. L'eau était moins froide : sept degrés. Nage, nage...
Depuis Lyon, Pierre Passot fonce. Il sait que le fleuve ne redeviendra fleuve qu'après Arles. peut-être Avignon... C'est long. Quatre kilomètres par heure, auxquels s'ajoute la vitesse du courant. Mais, cela, il le savait dès le départ, lorsqu'il s'est mis à l'eau, ce lundi après midi d'avant Pâques, au pied du ponton de la police du lac, sur le Léman, à Genève. Le but, c'est Port-Saint-Louis, la. mer, l'extrémité de la Camargue. Sept cents kilomètres d'une eau changeante mais toujours glaciale. Avec une idée derrière la tête : prouver au monde entier qu'avec une combinaison de plongée on peut survivre quatre, jours au moins dans l'eau froide.
Cela fait des années que cet ancien boulanger- pâtissier de Mâcon étudie toutes les publications qui concernent les naufrages. La mer tue. Et le froid est un risque plus grand encore que la noyade.
Ni froid ni sommeil récit du naufrage de ce cargo dans le golfe de Gascogne. Trente-neuf hommes à bord, un seul rescapé : c'était un lieutenant mécanicien
qui, juste avant que son bateau coule, avait pris le temps d'enfiler une combinaison
de plongée. Si Pierre Passot en est à son quatrième jour et à sa quatrième nuit dans l'eau, sans sommeil, sans repos, sans autre repas qu'un carré de chocolat et deux morceaux de sucre tous les trois quarts d'heure, c'est parce qu'il veut prouver que les règlements de sécurité maritimes sont absurdes, qu'un gilet de sauvetage n'a jamais empêché personne de mourir de froid, et pour expliquer au monde que lui, Pierre Passot, a des idées sur la question. Alors il nage, accompagné de ce journaliste
assoupi, là-bas, à cinquante mètres, dans le canot pneumatique. Elle est loin, la promenade de santé des premiers kilomètres, sur ce Rhône aux eaux presque limpides qui sort du Léman. Passé Bellegarde, c'est déjà le Rhône du plastique. Les décharges publiques grignotent les rives. Il y en a une notamment qui empiète sans pudeur sur le lit même du fleuve. On sent que, dans vingt ans, le Rhône, à cet
endroit, sera coupé en deux. Et l'eau emporte tout ce qui peut flotter. Pierre Passot s'est engagé dans son entreprise insensée quelques jours après une crue.....

Texte de M. DESSEMOND

Lundi 23 mai 1977
Vroom Voile & moteur, n.37, mai-juin 1977. p.104-106.  


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